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224 HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
sence, avait de nouveau fixé dans la capitale sa résidence habituelle. Les heureux résultats de cette décision se font immédiatement sentir. Le souverain, tout en continuant sa protection à l'atelier royal fondé par son père à Fontainebleau, en lui demandant pour ses châteaux les décorations dont nous avons passé en revue les précieux vestiges, prenait un vif intérêt aux travaux des artisans parisiens. En même lemps qu'il faisait construire un palais en harmonie avec le goût du jour sur l'emplacement du vieux Louvre de Charles V, il cherchait à rendre la vie aux industries somptuaires. Il comprit mieux que son père le rôle qui convient au souverain en pareille matière. Au lieu d'installer dans sa capitale un atelier sur le modèle de celui de Fontainebleau, atelier ne travaillant que pour le roi, ne vivant que par lui, il préféra encourager les artisans qui consentiraient à enseigner leur métier aux enfants abandonnés.
Des manufactures de toutes sortes furent établies à cet effet, dès 1550, dans l'hôpital de la Trinité, situé rue Saint-Denis, et où étaient recueillis les orphelins et les enfants pauvres de la ville. Le roi accorda des subventions pour l'entretien de ces métiers; il assura des privilèges aux artisans qui se consacreraient à l'instruction des enfants. Parmi les métiers enseignés à la Trinité figurait le travail de la haute lice. Il sortit de ce modeste atelier des artisans fort experts, et même un tapissier dont le nom a joui autrefois d'une véritable célébrité. C'est Sauval qui nous l'apprend en ces termes : « De quantité d'artisans habiles qu'a produits la Trinité, il n'y en a point qui ait plus fait parler de lui que Du Bourg... Ce grand artisan étoit de Paris même, et avoit été enfant de la Trinité, où il apprit à être tapissier. " Mais n'anticipons point sur les dates; constatons seulement que l'établissement de l'atelier ou de l'école de tapisserie de la Trinité remonte à Henri IT, Le parlement enregistra et confirma les lettres royales de fondation le 12 septembre 1551. Bien que modeste et peu connue, cette manufacture résista longtemps aux révolutions et aux vicissitudes.
Une tenture de quatre pièces, offerte à l'église Notre-Dame de Paris par la communauté des maîtres cordonniers de la ville, et représentant Y Histoire de saint Crépin et de saint Crépinien, sortait de l'atelier de la Trinité. Une des pièces de cette suite portait la date de 1635; l'atelier fondé par Henri II existait donc encore au milieu du xvii0 siècle. Le musée des Gobelins possède encore
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